Avec Xavier, Loïc et Lionel dans les rôles principaux...
Alors voilà comment et pourquoi nous avons bien failli ne pas nous rendre en Écosse et encore moins au refuge situé au pied du Ben-Névis !
La tempête "Ciara" m'inquiète déjà sur les animations satellites du Web avant même qu'elle soit baptisée ainsi.
Je suis à 2 doigts (vous ne voulez pas un whisky avant ??!! 😂) de prendre la décision d'annuler l'aventure....car s'en est une !!
Heureusement, il semble plus compliqué encore d'annuler avec Airfrance et KLM que d'aller au front...venté et glacial de la tempête sévissant dans les Highlands Écossais....
Finalement, nous partons et grand bien nous en a pris !!!
Comme attendu, ça souffle ! Jusqu'à 110 kms/h en rafale. C'est simple, nous ne tenons pas debout !
Un petit extrait à chaud quand je n'étais que fétus de paille face aux éléments :
"
Je ne suis rien...
Plus j'apprend plus je ne sais rien.
Je savais que le vent fort pouvait m'impressionner...
Or, avant aujourd'hui, je ne savais pas ce qu' était le vent fort !
Ciara, cette tempête annoncée nous accompagne "pas gentiment" pour monter au refuge du Ben-Névis. Son complice et amant, le vent, me pousse ou me couche, violemment, c'est selon.
Le petit sac de grimpe, posé sur mon gros sac rempli de vivres, corde et matos pour une semaine, offre une prise au vent idéale. Gifles, grésil, rafales, ruades... Je suis encore moins que rien !
Juste soumis, docile de force !
Curieusement, c'est quand le vent s'arrête que c'est le plus inquiétant, car je l'entend qui revient, 5 secondes après et de plus belle. Il hurle sans prévenir.
A la 2eme chute, mon pt sac est éjecté !
Je le récupère et poursuis d'arriver au refuge. Éole, lui, me presse encore, comme un soldat pousse son prisonnier, l'enjoint sans ménagements à avancer.
J'accepte et m'exécute !
Nous partageons nos émotions avec les compagnons.
Loïc par exemple affiche environ 110 kg. Lui et son sac à dos. Une de ses cuisses valent les 2 miennes réunies ! Lui aussi finira au sol !
Nous estimons donc la vitesse du vent, supérieure à 110 kms/heure en rafale...😔😔. Respect !
L’éolienne à côté du refuge produit l'électricité. Nous n' allons pas en manquer, Éole se porte bien dans le quartier ! Éole, s'il te plait, va jouer ailleurs.
Une toute petite voix m'a dit ce matin... "Accroche toi"....
Alors je m'accroche !
Les oeufs sont "presque" arrivés à bon port... C'est un gage de bon Karma ! Nous pouvons dire que la semaine sera bonne !!
Trempés jusqu'au slip, nous finirons de réaliser ce que nous venons de vivre devant une bonne boisson chaude et dans des habits secs et chauds.
La soirée se passe finalement et la vie du refuge nous fait "un peu" oublier la tempête qui sévit dehors. Le verbe haut des italiens aussi, nous aide à ne pas entendre la violence du vent..."commence à sentir la fatigue ! "
La nuit agitée par les secousses et les coups de boutoir du vent, nous rappellera qu'il faudra composer avec ces conditions météo qqs jours en nous armant de patience. Fort heureusement, les T° vont sensiblement baisser et poser neige et glace un peu partout sur la montagne. Magic' Ben.
Demain, nous grimpons, c'est sur ! Et mardi Et mercredi également. Nous visons surtout, la belle journée annoncée jeudi, c'est "tempête de ciel bleu" !
En attendant, nous sortons timidement du refuge tous les jours, et finissons par glaner qqs longueurs de glace dans "waterfall gully" dans "Italian climb" sur les flancs du "Douglas boulder" et apaisons nos vanités dans "vanishing gully"
Les fins de journées sont occupées à ranger et trier le matos, à préparer qqs boissons chaudes, agrémentées d'un petit goûter salé
... Et d'un doigt, de whisky donc 😉 !
Arrive ensuite le moment tant attendu de la cuisine, tout en racontant les blagues les plus variées... De fines à salaces, c'est selon ! Mais que c'est bon de rire...
On se soigne ouiiii !
Vu les journées de grimpe ou parfois nous ne mangeons rien, le soir c'est "all you can eat" !!
Apres ces qqs images pèle-mêle, petit retour de la plume pour vous dire combien cette montagne est attachante, aimante même...malgré nos avances candides qu'elle repousse parfois d'un revers de la main, malgré les tombereaux de neige qu'elle nous assène aussi, la montagne du Ben-Nevis a pourtant de nombreux courtisans et ce, depuis les années 50 ou s'y déroule un alpinisme "stylé", So British !!
Réussir le sommet du Ben, n'est pas gagné à chaque fois !! Alors quand nous sommes seuls au sommet, par une journée exceptionnellement belle, par un itinéraire historique (le "zéro Gully"), ouvert en 1957 par Tom Patey, Nicol et Mac Innes, nous ne pouvons qu'avoir le smile !!!
Le vendredi de la descente ne nous épargnera pas la même colère que le dimanche précédent ! Nous arriverons "rincés" à Fort-William, quasiment douchés, nous qui ne nous sommes pas lavés d'une semaine.... Place désormais aux contingences urbaines qui nous font retrouver les hommes d'en bas... Apres qqs heures de train, nous posons nos valises pour la nuit dans un petit hôtel propret. A deux pas, et sur les conseils de Loïc, grand connaisseur des lieux (Erasmus oblige !) nous allons danser et boire qqs pintes dans un bar bien sympa du centre de Glasgow... 1 heure de sommeil plus tard, la valse des aéroports va pouvoir commencer jusque dans les bras de nos montagnes, de nos compagnes...
Je ne sais pas pourquoi, mais ce séjour, attire toujours des gens cools... c'était encore le cas cette semaine avec Xav, Loïc et Lionel...
C'est à croire que le "Ben" est une montagne qui a tout d'une grande, qui impose le respect, le fair-play... Un coté gentleman ??
Merci les gars, @+ pour de nouvelles aventures !!